General Motors abandonne son service de robotaxis Cruise : un tournant stratégique majeur

Après avoir investi plus de 10 milliards de dollars, General Motors (GM) met fin à son aventure ambitieuse dans les robotaxis Cruise. Ce revirement marque une nouvelle orientation stratégique pour le constructeur automobile, qui préfère désormais concentrer ses efforts sur des solutions d’autonomie personnelles intégrées à ses véhicules, plutôt que sur un réseau de taxis autonomes.

Les raisons de cet abandon

La décision de GM s’explique par plusieurs facteurs :

  1. Un coût prohibitif : Selon la PDG Mary Barra, le développement, le déploiement et la maintenance d’un réseau de robotaxis nécessitent des capitaux considérables. Ces investissements massifs ne cadrent pas avec le cœur de métier de GM, qui reste la production de véhicules pour les particuliers.
  2. Des défis financiers : Face à une perte de 5 milliards de dollars liée à la restructuration de ses activités en Chine, GM a jugé nécessaire de réorienter ses ressources vers des projets offrant un meilleur retour sur investissement.
  3. Des difficultés opérationnelles : Le service Cruise a rencontré de nombreux obstacles, notamment des collisions impliquant des piétons, entraînant la suspension de ses activités par le DMV californien. Ces incidents ont affaibli la position de Cruise sur le marché, déjà fortement concurrentiel.

Une nouvelle priorité

Plutôt que d’investir davantage dans les robotaxis, GM prévoit d’intégrer les avancées technologiques de Cruise dans ses propres systèmes d’aide à la conduite. Ces innovations seront utilisées pour améliorer des fonctionnalités comme Super Cruise, un système avancé d’autonomie de niveau 3 et 4.

David Richardson, vice-président de GM en charge des logiciels et services, a souligné que cette approche est « beaucoup plus efficace ». En se concentrant sur des technologies accessibles aux particuliers, GM espère répondre aux besoins des conducteurs tout en renforçant sa compétitivité sur le marché des véhicules autonomes.

Une demande en faveur de la conduite personnelle

Mary Barra a expliqué que les clients souhaitent pouvoir conduire eux-mêmes leurs véhicules, mais pas dans toutes les situations. L’objectif de GM est donc de proposer des solutions qui alternent entre autonomie et conduite manuelle, en fonction des préférences des utilisateurs.

« L’opportunité d’offrir des avantages pratiques à nos clients au quotidien est très excitante pour nous, et cela constitue le cœur de notre activité, » a déclaré Barra.

La concurrence intense sur le marché des robotaxis

Le marché des robotaxis est extrêmement compétitif, avec des acteurs comme Waymo, Zoox, et potentiellement Tesla. Bien que Cruise ait été un des leaders dans ce domaine, les revers récents ont diminué ses chances de succès.

La décision de GM de se retirer pourrait refléter une prise de conscience générale dans l’industrie : atteindre une autonomie totale (niveau 5) reste un défi technologique et financier majeur, avec des résultats incertains à court terme.

Qu’adviendra-t-il de Cruise ?

GM prévoit de racheter les parts restantes de Cruise pour intégrer ses technologies et ses talents à son écosystème interne. Cependant, les détails de cette transition sont encore en discussion. Le constructeur prévoit d’annoncer un plan précis d’ici la fin de l’année.

Un coup dur pour l’industrie des véhicules autonomes

Cette décision soulève des questions sur la viabilité des services de robotaxis en général. Était-ce un rêve trop ambitieux ? Les innovations développées par Cruise ne seront pas perdues, mais elles seront utilisées pour des applications différentes, comme l’amélioration des technologies grand public.

Pour GM, l’objectif est désormais de se concentrer sur des projets réalistes et rentables. Bien que l’abandon de Cruise soit perçu comme un échec par certains, il pourrait s’avérer être une décision stratégique judicieuse à long terme.

Ce repositionnement de GM illustre une évolution majeure dans l’industrie automobile, où les priorités passent d’une course effrénée à l’autonomie totale à des solutions hybrides, mieux adaptées aux attentes des utilisateurs et aux réalités économiques. Le futur des véhicules autonomes reste prometteur, mais il devra probablement suivre une voie plus pragmatique.

Source : Insideevs

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