Le Contrôle Technique (CT) est une étape incontournable pour tous les propriétaires de véhicules. Il s’agit d’une inspection périodique destinée à vérifier que votre voiture répond aux normes de sécurité et de pollution en vigueur. Bien que ce soit une formalité bien connue des conducteurs, le passage au contrôle technique suscite souvent une certaine appréhension. Cette inspection minutieuse peut en effet révéler des défauts mineurs ou majeurs, susceptibles d’entraîner une contre-visite obligatoire, voire dans certains cas, l’immobilisation immédiate du véhicule si des défauts critiques sont détectés. Les réparations nécessaires pour remédier à ces défauts peuvent s’avérer coûteuses, ce qui renforce le stress lié à cette étape.
Cependant, il est possible de préparer votre véhicule de manière optimale pour le contrôle technique, afin de minimiser les risques de contre-visite. Grâce à une série de vérifications préalables et à quelques astuces simples mais efficaces, vous pouvez augmenter les chances de succès de votre véhicule lors de l’examen. Dans cet article, nous vous présentons en détail les conseils pratiques pour préparer votre voiture au contrôle technique, tout en respectant les règles en vigueur.
L’importance du Contrôle Technique
Le Contrôle Technique, pour une voiture, c’est un peu comme le bac pour un lycéen, ou encore l’examen médical pour un sportif de haut niveau. C’est une épreuve qui revient régulièrement et qui, si elle est bien préparée, ne devrait pas poser de problème majeur. Mais si elle est négligée, les conséquences peuvent être désagréables, voire graves. Le Contrôle Technique a pour but de s’assurer que votre voiture est en bon état de fonctionnement, qu’elle ne présente pas de risque pour la sécurité routière, et qu’elle respecte les normes environnementales en matière de pollution.
Cette obligation légale concerne tous les véhicules de plus de quatre ans et doit être renouvelée tous les deux ans. De plus, en cas de vente d’un véhicule d’occasion, le contrôle technique doit dater de moins de six mois au moment de la cession. Ne pas se conformer à cette obligation peut entraîner une amende de 135 €, voire l’immobilisation du véhicule jusqu’à la régularisation de la situation.
Les évolutions récentes du Contrôle Technique
Depuis quelques années, les règles du contrôle technique se sont durcies, notamment avec l’introduction en mai 2018 de nouveaux critères de contrôle. Cette réforme a introduit les « défauts critiques », des anomalies qui, si elles sont détectées, entraînent l’interdiction immédiate de circuler avec le véhicule, dès le soir même du contrôle. Ce durcissement des règles vise à renforcer la sécurité routière, mais il a également compliqué la tâche des automobilistes, en augmentant le nombre de points à vérifier sur le véhicule.
Avant 2018, un certain nombre de défauts mineurs étaient simplement signalés lors du contrôle, sans exiger de contre-visite. Depuis la réforme, plusieurs de ces défauts sont passés dans la catégorie des défauts majeurs, nécessitant une contre-visite après réparation. Le nombre de points soumis à contre-visite a ainsi considérablement augmenté, passant de 190 à environ 470 pour les véhicules particuliers.
Pourtant, malgré cette évolution stricte, le taux de contre-visites n’a pas explosé comme certains l’avaient redouté. En 2022, ce taux était de 18,94 %, un chiffre stable par rapport aux années précédentes. Cela montre que, malgré le durcissement des règles, de nombreux automobilistes réussissent à passer le contrôle technique sans encombre, souvent grâce à une bonne préparation en amont.
Les vérifications préalables pour un Contrôle Technique réussi
Pour éviter la contre-visite et les frais qui l’accompagnent, une préparation minutieuse de votre véhicule est essentielle. Beaucoup des défauts qui entraînent une contre-visite sont en effet décelables et réparables par le propriétaire, souvent avec un minimum de connaissances techniques et d’outils. Nous allons passer en revue les principales familles de défauts, en vous donnant des conseils pour vérifier votre véhicule vous-même, et des astuces pour corriger certains problèmes avant l’examen. Il est important de noter que nous ne traiterons ici que des défauts soumis à contre-visite, et que les conseils donnés sont adaptés à un public non-professionnel, sans compétences mécaniques particulières.
1. L’identification du véhicule
La première étape du contrôle technique concerne l’identification du véhicule. Ce contrôle consiste à vérifier que les informations sur la carte grise correspondent bien à celles du véhicule présenté. La plaque d’immatriculation doit être conforme, c’est-à-dire en bon état (pas de fissures, caractères bien lisibles, etc.), et sans modification non autorisée (comme un autocollant à la place de l’emblème régional). Si la plaque est endommagée, vous risquez non seulement un refus au contrôle, mais aussi une amende en cas de contrôle routier. Remplacer une plaque d’immatriculation est une opération simple et peu coûteuse, généralement entre 15 et 20 euros.
Il est également crucial de vérifier que le type de carburant indiqué sur la carte grise correspond à celui utilisé par le véhicule. Ce point est particulièrement important si vous avez fait installer un boîtier éthanol pour convertir votre voiture au bioéthanol. Ce type de modification doit être signalé en préfecture (ou sur le site de l’ANTS) afin de mettre à jour votre carte grise. Oublier cette démarche pourrait entraîner une sanction lors du contrôle technique, mais aussi vous priver de certains avantages lors de la revente du véhicule, comme la gratuité ou la réduction du coût de la carte grise dans certaines régions.
2. L’équipement de freinage
Le système de freinage est l’un des éléments les plus importants pour la sécurité de votre véhicule, et il est donc logiquement soumis à un contrôle rigoureux. Avant 2018, certaines usures, tant qu’elles n’altéraient pas trop les performances du freinage, pouvaient passer. Désormais, tout disque ou plaquette de frein usé est synonyme de contre-visite. Il est donc essentiel de vérifier l’état de vos freins avant le contrôle technique. Pour cela, vous pouvez inspecter visuellement l’épaisseur des plaquettes à travers les jantes ou en démontant les roues si nécessaire. Si les plaquettes sont trop usées, il faudra les remplacer. Un autre indicateur est la présence d’un rebord sur le disque de frein : si ce rebord dépasse 1 mm, il est probable que les disques doivent être changés.
En plus de l’usure, le contrôle technique vérifie aussi l’équilibre du freinage entre les roues droite et gauche. Un déséquilibre important, surtout sur l’essieu avant, est un motif de contre-visite, voire de défaut critique si une roue ne freine pas du tout. Le frein de parking (ou frein à main) est également contrôlé. Pour détecter ces problèmes vous-même, vous pouvez tester le freinage sur une route dégagée et vérifier que la voiture ne tire pas d’un côté ou de l’autre.
Une astuce pour améliorer les performances de freinage avant le contrôle est de faire chauffer les freins en les sollicitant davantage avant d’arriver au centre de contrôle. Cela peut réduire les déséquilibres temporaires entre les roues. Vous pouvez aussi tirer légèrement le frein à main en roulant (avec prudence) pour activer les garnitures du frein de parking et les mettre en condition. Si le niveau de liquide de frein est trop bas, il faut le compléter, car un voyant allumé sur le tableau de bord, même si le freinage reste efficace, entraînera une contre-visite.
Enfin, assurez-vous que la pédale de frein est en bon état et que son caoutchouc n’est pas usé. Ce détail, bien qu’il puisse sembler mineur, peut entraîner un défaut critique lors du contrôle.
3. La direction
La direction est un autre élément essentiel pour la sécurité de votre véhicule. Elle doit être précise, sans jeu excessif, et les différents composants doivent être en bon état. La vérification de la direction lors du contrôle technique porte notamment sur l’absence de jeu dans le volant, le bon fonctionnement de la direction assistée, et l’absence de bruits anormaux lors du braquage.
Pour préparer cette partie du contrôle, vous pouvez commencer par vérifier le niveau du liquide de direction assistée, qui doit être à son niveau préconisé. Ensuite, assurez-vous qu’il n’y a pas de jeu excessif dans le volant : lorsque vous le tournez légèrement, les roues doivent réagir immédiatement sans délai ni flottement. Si vous entendez des bruits inhabituels en tournant le volant, cela peut être le signe d’un problème dans le système de direction.
Enfin, vérifiez que le volant est bien fixé et qu’il n’y a pas de jeu dans la colonne de direction. Ces vérifications sont simples à réaliser, mais elles peuvent faire la différence entre un contrôle technique réussi et une contre-visite.
4. La visibilité
Le pare-brise, les rétroviseurs et les autres vitrages de votre véhicule sont des éléments cruciaux pour la visibilité et donc pour la sécurité routière. Le contrôle technique vérifie qu’ils sont en bon état, sans fissures importantes ni éclats dans la zone de vision du conducteur. Une fissure, même légère, dans cette zone peut entraîner une contre-visite, voire une interdiction de circuler si elle est jugée trop importante.
Les balais d’essuie-glace sont également contrôlés. Ils doivent être en bon état, sans traces laissées sur le pare-brise. Un balai usé est facile à repérer : il laisse des zones non essuyées sur le verre et peut même émettre un bruit strident en fonctionnant. Le remplacement des balais est une opération simple et peu coûteuse, qui peut vous éviter une contre-visite pour un défaut mineur.
Les rétroviseurs doivent être solidement fixés et les miroirs doivent être en bon état, sans fissures ni taches qui pourraient altérer la visibilité. Si un rétroviseur est endommagé, il doit être remplacé avant le contrôle.
Enfin, assurez-vous que le système de lave-glace fonctionne correctement et que le réservoir est plein. Ce détail est souvent négligé, mais un lave-glace vide ou en panne peut être un motif de contre-visite.
5. L’éclairage et la signalisation
Les feux et clignotants de votre véhicule sont des éléments de sécurité essentiels, tant pour vous que pour les autres usagers de la route. Lors du contrôle technique, tous les feux, y compris les feux de route, de croisement, de position, de stop, de recul, ainsi que les clignotants et les feux de détresse, sont vérifiés.
Pour préparer cette partie du contrôle, commencez par vérifier que toutes les ampoules fonctionnent correctement. Il est recommandé de remplacer toute ampoule défectueuse avant le contrôle, même si elle ne concerne qu’un feu de position ou une lumière de plaque d’immatriculation. En cas de doute sur l’état des ampoules, il est préférable de les remplacer par des neuves, surtout si elles sont difficiles d’accès, car une ampoule qui grille juste avant ou pendant le contrôle technique pourrait vous valoir une contre-visite.
Assurez-vous également que les feux sont bien réglés. Un mauvais alignement des feux, notamment des feux de croisement, est un motif courant de contre-visite. Vous pouvez vérifier le réglage des feux en vous plaçant face à un mur, de préférence sur une surface plane, et en observant la hauteur des faisceaux. Ils doivent être à peu près à la même hauteur et symétriques. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez ajuster l’inclinaison des phares à l’aide des vis de réglage.
Enfin, vérifiez que les clignotants et les feux de détresse fonctionnent correctement et sont bien visibles. Si l’un des clignotants clignote trop rapidement ou trop lentement, cela peut indiquer un problème électrique, comme une ampoule défectueuse ou un relais de clignotant à remplacer.
6. Les pneumatiques
Les pneus sont les seuls points de contact entre votre véhicule et la route, et leur état est donc primordial pour votre sécurité. Le contrôle technique vérifie l’usure des pneus, leur pression, ainsi que l’absence de coupures ou de déformations. L’usure des pneus doit être régulière et la profondeur des sculptures ne doit pas être inférieure à 1,6 mm sur toute la circonférence du pneu.
Pour préparer cette partie du contrôle, commencez par vérifier la pression des pneus. Une pression trop basse ou trop élevée peut entraîner une usure prématurée des pneus, ainsi qu’une diminution de l’adhérence, surtout sur sol mouillé. Vérifiez également l’usure des pneus en utilisant une jauge de profondeur pour mesurer les sculptures. Si les pneus sont trop usés, il est impératif de les remplacer avant le contrôle.
Assurez-vous également que les pneus sont en bon état, sans coupures, hernies ou autres déformations qui pourraient compromettre leur performance. Si vous détectez une anomalie, il est préférable de consulter un professionnel pour un avis et un éventuel remplacement.
Enfin, vérifiez l’état de la roue de secours, si votre véhicule en est équipé. Elle doit être en bon état, avec une pression correcte, car en cas de contrôle, elle doit être opérationnelle. Pensez également à vérifier la présence du cric et de la clé de roue, car leur absence peut entraîner un défaut mineur lors du contrôle.
7. Les systèmes d’échappement et de pollution
Avec l’augmentation des exigences environnementales, le contrôle technique accorde une attention particulière aux systèmes d’échappement et de pollution. Le contrôle porte sur le niveau d’émissions de polluants (CO, HC, NOx, etc.) ainsi que sur l’état général du système d’échappement, qui doit être en bon état, sans fuites ni bruit excessif.
Pour préparer cette partie du contrôle, commencez par vérifier l’état du silencieux et de la ligne d’échappement. Si vous entendez un bruit de claquement ou de sifflement sous la voiture, cela peut indiquer une fuite d’échappement. Une fuite peut être due à un trou dans le tuyau, un joint défectueux ou une fixation desserrée. Ces problèmes doivent être corrigés avant le contrôle, car une fuite d’échappement entraîne non seulement une augmentation du bruit, mais aussi une mauvaise mesure des émissions polluantes.
Si votre véhicule est équipé d’un filtre à particules (FAP) ou d’un catalyseur, assurez-vous qu’ils fonctionnent correctement. Un FAP encrassé peut provoquer une augmentation des émissions de particules, tandis qu’un catalyseur défectueux peut entraîner une hausse des émissions de CO. Si votre voiture a tendance à émettre de la fumée noire ou bleue à l’échappement, il est recommandé de faire vérifier le moteur par un professionnel avant le contrôle.
Enfin, avant de vous rendre au contrôle technique, il peut être utile de faire un long trajet sur autoroute pour « nettoyer » le moteur et l’échappement. Ce conseil est particulièrement valable pour les véhicules diesel, qui ont tendance à s’encrasser lors de trajets courts en ville. Une conduite à régime élevé pendant une quinzaine de minutes permet de brûler les dépôts de suie accumulés dans le FAP et le catalyseur, ce qui peut améliorer les résultats au test d’opacité des fumées.
8. Les suspensions et amortisseurs
Les suspensions et les amortisseurs sont essentiels pour le confort de conduite, mais aussi pour la stabilité et la tenue de route de votre véhicule. Lors du contrôle technique, l’état des amortisseurs est vérifié à l’aide d’un test de rebond, et les suspensions sont contrôlées pour détecter d’éventuels jeux ou fuites d’huile.
Pour préparer cette partie du contrôle, vous pouvez tester vous-même les amortisseurs en appuyant sur chaque coin de la voiture. Si la voiture rebondit plus d’une fois après avoir été relâchée, c’est que les amortisseurs sont fatigués et doivent être remplacés. Vous pouvez également observer le comportement de la voiture en roulant : si elle a tendance à « flotter » sur la route ou si elle réagit de manière excessive aux bosses, cela peut indiquer un problème de suspension.
Vérifiez également l’état des ressorts de suspension, qui ne doivent pas être cassés ou affaissés. Les ressorts assurent le maintien de la hauteur de caisse et l’absorption des chocs, et leur défaillance peut entraîner une perte de contrôle du véhicule.
Enfin, examinez les coupelles d’amortisseur, qui relient l’amortisseur à la carrosserie du véhicule. Si vous entendez un bruit de claquement en passant sur un dos d’âne ou une bosse, cela peut indiquer un problème au niveau des coupelles, qui doivent être remplacées si elles sont usées.
9. Le châssis et les éléments structurels
Le châssis est la structure de base du véhicule, sur laquelle sont montés tous les autres composants. Il doit être en bon état, sans corrosion excessive ni fissures. Le contrôle technique vérifie l’état général du châssis, ainsi que celui des longerons, des bas de caisse et des autres éléments porteurs.
Pour préparer cette partie du contrôle, commencez par inspecter visuellement le châssis sous la voiture. Si vous détectez des traces de corrosion, notamment sur les longerons ou les bas de caisse, il est conseillé de les traiter avant le contrôle. La corrosion superficielle peut souvent être éliminée à l’aide d’une brosse métallique et d’un produit antirouille, suivi d’une peinture de protection.
Si la corrosion est plus avancée, il peut être nécessaire de faire réaliser une réparation chez un carrossier, surtout si des éléments structurels sont affectés. La soudure de nouvelles pièces peut être nécessaire pour restaurer l’intégrité du châssis. Assurez-vous également que les fixations des éléments mécaniques, comme le moteur et la boîte de vitesses, sont en bon état et bien serrées.
10. Les ceintures de sécurité et les équipements de sécurité
Les ceintures de sécurité sont des éléments de protection indispensables, et leur bon fonctionnement est impératif pour réussir le contrôle technique. Lors de l’examen, le contrôleur vérifie que toutes les ceintures se bouclent correctement, qu’elles ne sont pas effilochées, et que le système de rétractation fonctionne bien.
Pour préparer cette partie du contrôle, commencez par vérifier que chaque ceinture se déploie et se rétracte sans difficulté. Si une ceinture est bloquée ou se rétracte lentement, il peut être nécessaire de la remplacer. Assurez-vous également que les boucles fonctionnent correctement, sans difficulté pour enclencher ou déclencher la ceinture.
Vérifiez également l’état des airbags, si votre véhicule en est équipé. Un témoin lumineux allumé sur le tableau de bord indiquant un problème d’airbag entraînera automatiquement une contre-visite. Si un témoin s’allume, faites vérifier le système par un professionnel avant le contrôle.
Enfin, n’oubliez pas de vérifier la présence et l’état des autres équipements de sécurité obligatoires, tels que le triangle de signalisation et le gilet de sécurité. Ces éléments doivent être facilement accessibles en cas de besoin et en bon état.
